View in

English

Un membre du personnel du CERN sélectionné pour rejoindre la promotion 2022 des astronautes de l'ESA

Sélectionné parmi plus de 22 500 candidats, Sławosz Uznański, ingénieur polonais au CERN, fera partie des 11 astronautes réservistes de la promotion 2022 de l’ESA

|

Slawosz Uznanski
Slawosz Uznanski (Image: CERN)

Mercredi 23 novembre 2022, à 15 h 30 (CET), l'Agence spatiale européenne (ESA) a rendu public les noms et les visages qui composeront le nouveau corps d'astronautes européen, à l'occasion d'un événement retransmis en direct depuis le Grand Palais Éphémère à Paris. Sélectionné parmi plus de 22 500 candidats, Sławosz Uznański, originaire de Pologne et ingénieur au CERN, touche du bout des doigts son rêve d'enfant, puisqu'il fait désormais partie des 11 astronautes réservistes de la promotion 2022 de l'ESA. La promotion comprend cinq astronautes de carrière (venant d'Espagne, de Belgique, de France, du Royaume-Uni Espagne et de Suisse), 11 astronautes réservistes et un astronaute porteur de handicap, qui participera à une étude de faisabilité. L'ESA n'avait pas lancé d'appel à candidatures depuis 2008 et c’est la première fois qu’une réserve est constituée. Les astronautes de carrière seront employés par l'ESA dès le début de l'année 2023, tandis que les astronautes de réserve conserveront leur emploi actuel et se verront octroyer un contrat pour des services de conseil. Ils commenceront à s'entraîner lorsqu'ils auront l'occasion de prendre part à un vol. Avec l'arrivée des capsules et des fusées commerciales des États-Unis, cela pourrait bien être le cas rapidement.

Joint par téléphone en pleine célébration de l'événement avec ses coéquipiers de l'ESA à Paris, Sławosz s'est dit heureux du résultat de la sélection. « Ce n'est que le début ! » s’est-il exclamé. Répondant aux questions de journalistes polonais, il a mentionné le détecteur de rayons cosmiques AMS, construit au CERN et actuellement arrimé à la Station spatiale internationale. « On prévoit d'améliorer le détecteur ; la mission se déroulera probablement en 2026-2027. Il me semble que je serai un candidat idéal : je sais comment sont construits ces détecteurs, c'est précisément mon domaine d'expertise, et je connais bien l'infrastructure du CERN. »

Sławosz, titulaire d'un doctorat en microélectronique de l'Université de Marseille, travaille au CERN depuis 11 ans en tant qu'ingénieur de projet pour la section Électronique de contrôle pour convertisseurs (CEE), au sein du groupe Convertisseurs de puissance électrique (EPC) du département Système d’accélérateurs (SY). Il a conçu et fabriqué des milliers de systèmes de contrôle pour les convertisseurs de puissance utilisés par le Grand collisionneur de hadrons (LHC) et par tout le complexe d'accélérateurs du CERN.

« La plus grande réussite de Sławosz a été la conception d'un automate de contrôle radiorésistant pour les convertisseurs de puissance du LHC, qui a fait preuve d'une fiabilité exceptionnelle depuis son installation. C'est un élément essentiel du système et sa conception a posé de grands défis techniques », explique Benjamin Todd, son superviseur. De janvier 2018 à janvier 2019, Sławosz a travaillé comme ingénieur en charge du LHC ; il dirigeait alors l'exploitation de l'accélérateur 24 h/24 et 7 j/7. Passionné par l’espace depuis sa plus tendre enfance – il est d'ailleurs né un 12 avril, la Journée internationale du vol spatial habité – il a travaillé sur des projets interdisciplinaires pour des applications spatiales, comme l'établissement de méthodologies pour circuits intégrés radiorésistants pour une haute fiabilité (ESA, Thales, CNES), la création d'une plateforme logicielle de pointe pour la conception et la simulation de circuits intégrés et l'évaluation du taux de défaillance des composants dans des environnements hostiles. Spécialiste enthousiaste de la communication scientifique, il passe son temps libre à dépasser ses limites en partant en expédition dans les Alpes ou l'Himalaya, en voyageant dans des contrées lointaines ou en voguant vers l'inconnu.

Alors que l’ESA entame une nouvelle décennie d'exploration spatiale, les astronautes européens auront certainement de nombreuses occasions de rejoindre la Station spatiale internationale, et même d'aller plus loin. Clôturant l'événement, Joseph Aeschbacher, directeur général de l'ESA, a déclaré :

« Nous devons garder à l'esprit notre objectif de vivre et travailler sur la station Lunar Gateway, puis sur la Lune et, qui sait, peut-être un jour à la surface de Mars. Ce nouveau groupe de recrues permettra à notre corps d'astronautes de rester à son plein potentiel et de se préparer à un avenir passionnant. »

Nous ne doutons pas une seconde que Sławosz prendra part à cette aventure.

Kit numérique de l'ESA :